CRYPTOMONNAIES & ÉCOLOGIE : OÙ EN SOMMES-NOUS EN 2025 ?

Cryptomonnaies & écologie : où en sommes-nous en 2025 ?

Découvrez comment les cryptomonnaies évoluent du controversé Proof-of-Work vers des blockchains Proof-of-Stake sobres en énergie. Cet article décrypte l’impact environnemental, les solutions vertes (layers 2, compensation carbone) et les régulations ESG, pour comprendre pourquoi la blockchain peut désormais rimer avec développement durable, tout en analysant les progrès futurs et les défis.

Pourquoi les crypto-actifs ont d’abord été jugés « sales » ?


À leurs débuts, les cryptomonnaies étaient quasiment synonymes de Bitcoin et de son consensus Proof-of-Work (PoW). Cette méthode oblige chaque mineur à faire tourner des machines de calcul 24 h/24 ; résultat : une dépense électrique qui a culminé à près de 138 TWh par an, soit ~0,5 % de la consommation mondiale d’électricité. Les images de fermes de minage alimentées au charbon en Chine ou en Sibérie ont alimenté l’idée qu’un simple virement en bitcoin « brûlait » l’équivalent d’un trajet en avion.

Source : Cambridge Judge Business School




PoW vs PoS : le basculement technologique


Le principal reproche au PoW est son énergie « linéaire » : plus le réseau vaut cher, plus on dépense de watts. À l’inverse, les réseaux Proof-of-Stake (PoS) remplacent la puissance de calcul par un dépôt de jetons mis en jeu (staking). Des études estiment que le PoS consomme plus de 99 % d’énergie en moins que le PoW.

L’événement déclencheur a été The Merge : en septembre 2022 Ethereum est passé du PoW au PoS et a réduit sa consommation d’au moins 99,988 %. Du jour au lendemain, l’empreinte carbone du deuxième plus grand réseau crypto est devenue négligeable, prouvant qu’un grand écosystème peut fonctionner sans mineurs énergivores.

Source : Bitwave / The Verge




Des blockchains « nativement vertes »


Plusieurs blockchains étaient déjà bâties autour du PoS :
  • Algorand compense même plus de CO₂ qu’elle n’en émet grâce à un partenariat avec ClimateTrade .
  • Polygon s’est engagé à devenir carbon-negative dès 2022 en achetant et en retirant des crédits carbone pour 90 000 t de CO₂ .

La liste s’allonge avec Cardano, Solana, Tezos, NEAR, Hedera, etc. Pour les nouveaux projets, un consensus économe est devenu la norme plutôt que l’exception.

Source : algorandtechnologies.comWeb3, Aggregated





Bitcoin : moins de charbon, plus d’éolien… mais toujours du PoW


Bitcoin n’a pas changé de mécanisme, mais la part d’énergie durable utilisée par les mineurs est passée de 37,6 % en 2022 à 52,4 % en 2025.
 Source : Cambridge Judge Business School

Cet essor provient surtout :
  • de la migration des fermes vers l’Amérique du Nord, où l’hydroélectrique et l’éolien sont plus accessibles
  • de programmes de récupération de gaz torché (méthane) sur des puits de pétrole
  • d’ASIC de nouvelle génération, deux fois plus efficaces qu’en 2020 (≈ 15 J/TH pour les modèles haut de gamme)

Source : Hashrate Index




Le rôle clé des layers 2 et du « batching »


Sur Ethereum, les solutions de seconde couche (rollups comme Arbitrum, Optimism ou zkSync) regroupent des milliers de transactions avant de les inscrire sur la chaîne principale. En pratique, l’énergie dépensée par le validateur est amortie sur un lot complet, ce qui abaisse encore la consommation par opération. Leur adoption a explosé depuis 2023 et représente désormais plus de la moitié du trafic Ethereum.

Source : ResearchGate




Régulations et indicateurs ESG arrivent


L’Union européenne pousse le secteur à la transparence : le règlement MiCA (entré en vigueur en 2023) prévoit des « sustainability indicators » dans la documentation publique des jetons ESMA. Les émetteurs devront détailler leur consommation énergétique et leurs émissions, rendant les comparaisons plus simples pour les investisseurs.




Perspectives : vers une finance numérique climato-compatible ?


  • Bitcoin restera probablement en PoW, mais sa pression économique l’oriente vers un mix électrique toujours plus vert et des puces encore plus sobres.
  • Proto-Danksharding et d’autres mises à niveau d’Ethereum en 2025-2026 promettent d’abaisser encore les coûts (et donc l’énergie) des rollups.
  • De nouveaux modèles, comme la preuve d’espace-temps (Chia) ou la preuve d’autorité décentralisée, cherchent un compromis entre sécurité, décentralisation et sobriété.
  • Les marchés de crédits carbone on-chain (KlimaDAO, Toucan, etc.) transforment la compensation climatique en jetons traçables, ouvrant la voie à une finance décentralisée ancrée dans la réalité environnementale.



Les cryptomonnaies ne sont donc plus condamnées à être énergivores. Tout dépend du design du protocole, de l’infrastructure électrique et de la volonté des acteurs de mesurer puis de réduire leur impact.